Des deux avocats qui sont intervenus, hier devant la juridiction criminelle du Mans, pour assurer la défense de Laurent Leclercq, ancien élu d’extrême droite à Dreux, pas sûr que le second, Me Hay, ait vraiment servi son client.
« C’est une furie, un gothique »Il a en effet abondamment critiqué la victime, Christophe Lindeneher, un Rambolitain de 28 ans tué d’un coup de couteau dans le dos, le 21 juin 2009, alors que personne, durant les trois jours du procès, n’avait évoqué le moindre problème avec ce jeune père de famille.
Pour l’avocat, lors de la fête de l’association “Terre et Peuple” organisée ce soir-là par Laurent Leclercq, Christophe Lindeneher auraient fait preuve « d’une violence inouïe. Ils étaient ivres d’alcool et de musique black metal, satanique. Christophe Lindeneher est une furie, un gothique. Et vous savez quoi?? Monsieur Lindeneher avait une tête de mort à sa ceinture cette nuit-là, et il est provocateur et bagarreur. »
Christophe Lindeneher a surtout été tué d’un coup de couteau dans le dos par Laurent Leclercq parce que le “gothique” n’a pas voulu baisser la musique quand “l’organisateur en chef” le lui a demandé.
Car, insiste Sabine Néal, l’avocate générale, « l’accusé est intolérant à la frustration, à tout ce qui ne lui ressemble pas. Il ne supporte pas qu’on s’oppose à lui, parce que son ego est surdimensionné. » Des traits de caractère décrits unanimement pas les experts et l’entourage de Laurent Leclercq.
Retour en prisonD’ailleurs, plusieurs condamnations ont déjà prouvé ces excès de violence. Et il a beau prétendre que la mort de Christophe Lindeneher est « un accident », la lame de son couteau a pénétré profondément dans le thorax.
Certes, pour la cour, l’intention de tuer n’a pas été établie, mais l’intention de faire mal était bien là. Le verdict est tombé : coupable. Douze ans de réclusion criminelle.
L’ancien élu, qui avait été remis en liberté en juin 2010 après avoir passé un an en détention provisoire, comparaissait
libre. Il est reparti menottes aux poignets, sous escorte policière, direction la prison.
Nicolas Fernand
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/pays-drouais/dreux/2012/11/09/12ans-de-reclusion-pour-lex-elu-drouais-d-extreme-droite_1327086.html
La cour d’assises de la Sarthe a condamné ce jeudi après-midi Laurent Leclercq, 39 ans, à la peine de 12 ans de réclusion criminelle.
L’ancien élu de Dreux a été reconnu coupable d’avoir porté un coup de couteau mortel à Christophe Lindeneher au petit matin du 21 juin 2009, dans un champ de Saint-Denis-des-Coudrais, lors d’une manifestation organisée par l’association identitaire Terre et peuples.
Plus tôt, dans la matinée, l’avocat général avait requis 15 ans de réclusion contre Laurent Leclercq.
Des deux avocats qui sont intervenus ce jeudi pour assurer la défense de Laurent Leclercq, pas sûr que le second, Me Laurent Hay (du barreau de Paris), ait vraiment servi son client en choisissant de salir Christophe Lindeneher, la victime de ce coup de couteau mortel.
« Satanique »
Durant sa plaidoirie, les parties civiles n’ont certes pas bronché mais, après le prononcé du verdict, leurs avocats ont laissé entendre leur indignation. Car de longues minutes durant, Me Laurent Hay n’y est pas allé de main morte pour décrire l’ambiance qui a selon lui régné dans ce champ de Saint-Denis-des-Coudrais, dans la nuit du 20 au 21 juin 2009, lors de cette fête du solstice d’été organisée par Laurent Leclercq pour le compte de l’association identitaire Terre et peuples.
Pour lui, Christophe Lindeneher et l’un de ses amis, ont fait preuve « d’une violence inouïe. Ils étaient ivres d’alcool et de musique black metal, satanique », assure-t-il. Affirmations qui ne sont ressorties d’aucun des nombreux témoignages.
« Une tête de mort à sa ceinture »
Face à la cour et aux jurés, l’avocat va plus loin : Christophe Lindeneher, c’est « une furie », un gothique. Or, les gothiques, c’est bien connu assure-t-il, profanent les cimetières. « Et vous savez quoi ? poursuit Me Hay, M. Lindeneher avait une tête de mort à sa ceinture cette nuit-là, et il est provocateur et bagarreur. »
Cette nuit-là, Christophe Lindeneher a surtout été tué d’un coup de couteau dans le dos par Laurent Leclercq. Certainement parce que ce dernier n’appréciait pas son genre. Peut-être aussi parce que Christophe Lindeneher lui a dit que sa soirée était « pourrie », et qu’il n’a pas voulu baisser la musique quand l’organisateur en chef lui a demandé.
Or, insiste Sabine Néal, l’avocat général, « l’accusé est intolérant à la frustration, à tout ce qui ne lui ressemble pas. Il ne supporte pas qu’on s’oppose à lui, parce que son ego est surdimensionné. »
Des traits de caractère décrits par les experts et l’entourage de Leclercq. L’ancien élu d’extrême droite, qui a été conseiller municipal à la municipalité de Dreux, aime que l’on file droit. Dans ce champ de Saint-Denis-des-Coudrais, on a contesté son autorité.
Et comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises, son casier judiciaire en atteste, il a réagi par la violence. Si Laurent Leclercq a parlé d’un accident, après s’être sagement résolu à abandonner l’explication un temps évoquée de la légitime défense, la lame de son couteau a pénétré profondément dans le thorax de Christophe Lindeneher.
Retour en prison
L’intention de tuer n’a pas été établie mais l’intention de faire mal était bien là, et les conséquences ont été dramatiques. Raisons pour lesquelles Sabine Néal a demandé 15 ans de réclusion criminelle contre un accusé blême une fois finies les réquisitions.
En milieu d’après-midi, la cour et les jurés sont allés un peu en-deça de ce que sollicitait le ministère public, condamnant Laurent Leclercq à 12 années de réclusion criminelle. L’homme, qui avait été remis en liberté en juin 2010 après avoir passé un an en détention provisoire, comparaissait libre. Il est reparti menottes aux poignets, sous escorte policière, direction la maison d’arrêt des Croisettes à Coulaines.
Nicolas FERNAND
http://www.lemainelibre.fr/actualite/coup-de-couteau-mortel-12-ans-de-reclusion-criminelle-08-11-2012-46330
Le rassemblement d’une trentaine de membres de l’association « identitaire » Terre et peuple, un mouvement d’extrême droite, a viré au drame, dans la nuit de samedi à dimanche, au petit village de Saint-Denis-des-Coudrais (Sarthe).Essentiellement venus de la région parisienne, ils étaient réunis pour fêter le solstice d’été, une tradition de ce mouvement « païen » qui revendique le « précieux héritage indo-européen » et prône la préparation des « Gaulois » à la « guerre ethnique à venir ».L’organisateur de la célébration est Laurent Leclercq, 35 ans, conseiller municipal de Dreux entre 2001 et 2007, ancien membre du Front national et du MNR. Il s’était également présenté aux dernières municipales sur la liste « Dreux identité française ». Hier soir, au Mans, il a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué.Musique trop forteLa fête avait lieu dans une prairie, près du chalet où vit Laurent Leclercq depuis un mois. Moyenne d’âge des militants, environ 40 ans. Ils partagent des convictions, mais viennent d’horizons différents. Un voisin, invité à partager un verre, témoigne de la présence de fonctionnaires, d’un chauffeur routier, d’un retraité de l’armée, de jeunes au look gothique…La soirée se passe autour d’un feu de la Saint-Jean, notamment à chanter. Puis des convives partent dormir dans des tentes, sur la prairie. Mais, vers 4 h du matin, alors que la majorité est couchée, quelques jeunes rallument un barbecue. La musique est forte et l’organisateur de la soirée vient le signaler. Une première altercation éclate, Laurent Leclercq se retrouve à terre, selon Joëlle Rieutort, procureure du Mans.L’organisateur tourne les talons et fait la centaine de mètres qui le sépare de son chalet. Puis il revient en voiture, rejoint le groupe dans la prairie, armé d’un couteau. Toujours selon la procureure, il poignarde l’un des jeunes dans le dos. Christophe Lindeneher, 28 ans, de Rambouillet (Yvelines), décédera peu après.
http://www.ouest-france.fr/meurtre-la-fete-dextreme-droite-493980
Au 2e jour du procès de Laurent Leclercq, jugé pour coup mortel, les participants au solstice d’été qui a viré au drame le 21 juin 2009 ont témoigné, hier, devant la cour d’assises de la Sarthe.
Au deuxième jour du procès de Laurent Leclercq, technico-commercial de 39 ans jugé pour avoir porté un coup de couteau mortel à Christophe Lindeneher, la cour d’assises de la Sarthe s’est attachée à détricoter la soirée du drame pour tâcher de comprendre ce qui s’est noué.
Le 21 juin 2009, c’est dans un champ de Saint-Denis-des-Coudrais qu’une trentaine de personnes participe à une fête païenne organisée par « Terres et peuples ». Laurent Leclercq, ex-conseiller municipal MNR de Dreux (Eure-et-Loir), est le « chef de bannière » de l’antenne régionale de cette association inscrite dans la mouvance « identitaire » mais qui se réclame essentiellement culturelle.
Grand, mince, l’oreille gauche piquée de piercing, Alexandre, 31 ans, était l’un des meilleurs amis de la victime. C’est avec ce dernier qu’il a débarqué à la fête, en provenance de la région parisienne.
« Au début, tout se passait bien. Vers minuit, ça s’est dégradé, se rappelle le trentenaire. Un ami de Laurent Leclercq, qui était éméché, a commencé à nous emmener sur le terrain politique. Nous, on voulait seulement s’amuser. » La discussion s’envenime. Les noms d’oiseaux fusent. Puis le calme revient.
Vers 4 h du matin, alors que les participants sont tous partis dormir, Alexandre et la victime ont une petite faim. Ils tentent de rallumer le barbecue en laissant tourner le MP3 branché à une mini-enceinte. « Laurent Leclercq est arrivé en hurlant, témoigne Alexandre. ll avait le visage déformé par la haine. Il s’en est pris à nous en nous disant : « Éteignez-moi cette musique où je mets ta musique au feu ». On lui a dit que sa soirée était de la m… Ça l’a vexé. »
L’accusé et Alexandre en viennent aux mains. Alexandre prend un coup de tête. Christophe Lindeneher s’interpose. Laurent Leclercq aurait ensuite sauté dans sa voiture pour foncer sur Alexandre. « J’ai eu la trouille. Je suis parti me réfugier dans le barnum », précise ce dernier.
La suite ? C’est Catherine, une autre participante, qui la raconte : « J’étais dans ma tente. Il y a eu du bruit. J’ai senti que ça pouvait déraper. J’ai regardé à travers la moustiquaire. Christophe marchait dans ma direction. J’ai vu Laurent arriver derrière lui et le dépasser, dit-elle en étouffant des sanglots. Christophe est tombé face contre terre comme un pantin. Mon frère hurlait : c’est un fou. Il a tué un camarade. » Christophe Lindeneher a pris un coup de couteau dans le dos. L’artère pulmonaire est atteinte. Il meurt quelques instants plus tard. Il avait 28 ans.
Le procès s’achève aujourd’hui. Le verdict est attendu dans l’après-midi.
http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/christophe-est-tombe-face-contre-terre-1526234